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Le regard et la plume de Marc Fayet

Les feuilles mortes manquent à la pelle


Il faudrait avant toute chose effectuer un sondage national et demander à tous les cyclistes de France de nous faire un état des lieux, principalement un état des routes, pour nous dire, en fonction de leur région de circulation, si les couleurs automnales sont bien arrivées. Je crains de connaitre déjà la réponse. Pour débuter par la mienne qui est l'Ile de France, je suis au regret de vous annoncer que rien encore ne nous indique que l'automne est bien arrivé. Et d'après ce que j'ai pu observer par images interposées retransmettant les épreuves cyclistes qui se bousculent en cette fin de de saison, j'ai la sensation que de Paris à Bourges jusqu'à Tours en passant par la Roche-sur-Yon et la Haye Fouassière et même de Côme jusqu'à Bergame, rien ne permet d'affirmer qu'il se soit installé où que ce soit. Ainsi, alors que deux de ces épreuves se disputent encore l'appellation de « Classique des feuilles mortes », Je veux parler de Paris-Tours et du Tour de Lombardie, ni l'une ni l'autre n'avait le décor adéquat pour justifier cette qualification. La particularité coutumière de cette saison pour les cyclistes est d'être contraints durant de longues semaines à redoubler de vigilance et surtout d'éviter de freiner sur les tapis de feuilles jonchant leurs parcours. Que nous soyons amateurs ou professionnels, nous en connaissons le péril et les conséquences. Eh bien je ne sais pas pour vous mais ici à Paris et ses alentours, les routes restent impeccablement lisses, et c'est l'esprit libre que nous effectuons nos sorties, débarrassés de cette inquiétude saisonnière. Mais cette décontraction n'est que de courte durée car il suffit qu'un cycliste climatologue intègre votre petit peloton pour deviner à sa grimace que voici encore une preuve évidente du dérèglement climatique. Alors que nous roulions soulagés, nous voici flanqués d'un compagnon contrarié. Reste-t-il encore des raisons de se réjouir ? Si nous sommes des citoyens du monde, lucides et responsables, la réponse est non. Nous avons déjà constaté que pour avoir un Paris-Roubaix à la hauteur de sa légende, il fallait qu'il ne soit plus couru au mois d'Avril, devenu trop chaud et trop clément, pour l'être en octobre comme cette année et redonner une image conforme à son passé historique. De la même manière Paris-Tours et le Tour de Lombardie, ne se courant plus au milieu des feuilles tombantes, c'est peut-être en plein hiver qu'il faudrait les installer pour retrouver le décor et l'atmosphère qui étaient les leurs et qui forgèrent leur légende.

A l'heure où le cyclisme devient mondial, où nous sommes capables d'envoyer courir nos champions en Janvier sous les canicules australiennes, les soumettant à des températures avoisinant les 40°, et jusqu'au Qatar où certains se demandent encore comment ils ont pu endurer de telles conditions (On craint pour nos footballeurs l'année prochaine à moins que leurs stades soient climatisés) tout comme leur imposer d'affronter quelques tempêtes estivales dans des pays de l'Est où ils peuvent recevoir des grêlons gros comme des balles de ping pong mais avec beaucoup plus de densité, il est clair que nous pourrions prendre à notre compte cette sentence de nos ainés répétant sans cesse « Tout fout le camp !». Alors oui ! Tout part un peu en cacahuètes, puisque nous ne reconnaissons pas nos courses, qu'elles n'ont plus leur définition adéquate. Souvenez-vous « L'enfer du Nord » devenu depuis quelques années « Poussières d'Avril » et cette année les « classiques des feuilles mortes » devenues pour l'une, « Promenade Slovène » et pour l'autre « Vendange à la française ». J'exagère volontairement le trait. Cependant si ni Arnaud Démare à Tours, ni Bram Welten en Vendée, ni Jordi Meeus à Bourges n'ont eu à passer entre les feuilles, il y a peut-être un champion, un seul qui dut en subir l'injuste sort. Cela s'est déroulé le samedi 9 octobre à l'approche de Bergame pour ce 115ème Tour de Lombardie. Puisque le coureur, après s'être ramassé une pelle, était incapable d'expliquer ce qui lui est arrivé, puisque les caméras ne sont pas parvenues à en saisir les images, certains spécialistes de la nature, du climat, des statistiques, de la technologie, des prévisions et de l'intuition, aidés d'une flopée d'observateurs éclairés affirment (et c'est à prendre en compte dans l'observation des mouvements planétaires) que Benoit Cosnefroy aurait certainement glissé sur la seule feuille tombée en Europe ce jour-là. Avouez que ce n'est vraiment pas de chance surtout que cette année encore : les feuilles mortes manquent à l'appel !

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français



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