Vice-champion olympique sur route à Paris le 3 août 2024, Valentin Madouas
(Groupama-FDJ) retrouvait la semaine dernière un lieu emblématique de cette performance : la butte de Montmartre, théâtre du passage de la dernière étape du Tour de France. Il revient sur cette dernière étape, la reprise de ce circuit emblématique, mais aussi sur son Tour de France dans son ensemble, entre regrets et promesses.
Le Tour 2025 vient de se terminer. Quel bilan tirez-vous de ces trois semaines de course ?
Valentin Madouas
:Le bilan est mitigé, je dirais. On était venus avec des objectifs clairs : un top 10 au général et une victoire d’étape. On n’a pas réussi à les atteindre, même si on a été réguliers. Beaucoup de top 10, oui, mais sans parvenir à concrétiser. Il a manqué un peu de réussite. Pour ma part, j’étais là pour épauler les leaders. C’est un rôle que je connais bien maintenant, et je pense avoir bien rempli cette mission. Mais forcément, on veut toujours faire mieux.
Ce manque de réussite, l’avez-vous particulièrement ressenti à un moment précis ?
Valentin Madouas
:Je pense notamment à l’avant-dernière étape. Romain [probablement Romain Grégoire, ndlr] semblait très fort, mais il a glissé. Ça résume un peu notre Tour : toujours placés, jamais récompensés. C’est frustrant, surtout quand vous sentez que la condition est là. Mais c’est aussi ça, le vélo.
Vous avez retrouvé sur la dernière étape le circuit olympique, là même où vous aviez décroché la médaille d’argent en 2024. Comment avez-vous vécu ce retour à Montmartre ?
Valentin Madouas
:Honnêtement ? Je n’ai pas vraiment apprécié. La pluie a tout gâché. Trois semaines de course dans les jambes, et là vous vous retrouvez à grimper Montmartre sous des trombes d’eau... vous glissez, vous galérez, et vous avez juste envie que ça se termine. Alors oui, le public était encore une fois incroyable, ça c’est vrai. Mais niveau plaisir de course, c’était compliqué.
Et pourtant, cette butte de Montmartre vous avait porté chance l’an dernier...
Valentin Madouas
:Oui, c’est vrai. L’an dernier, c’était magique. J’avais les jambes, les sensations, le public en feu, et cette médaille d’argent qui restera l’un des plus beaux souvenirs de ma carrière. Alors forcément, repasser sur ce même circuit, ça m’a fait quelque chose. C’est un lieu symbolique pour moi. Même si cette fois, c’était bien plus dur mentalement.
La répétition de cette montée en fin de Tour, l’avez-vous trouvée pertinente sportivement ?
Valentin Madouas
: C’est une montée urbaine, courte mais intense, et avec la foule, ça crée une ambiance dingue. Sportivement, ça peut faire la différence si le rythme est très élevé, mais sous la pluie comme cette année, c’était surtout dangereux. Il faut penser à la sécurité des coureurs. Je pense que l’idée est belle, mais il faudra revoir les conditions dans lesquelles elle est utilisée.
Quand vous repensez à ce Tour 2025, qu’est-ce que vous retenez malgré tout ?
Valentin Madouas
: Je retiens l’engagement de l’équipe, notre constance. Même sans résultat concret, on a été là. Ce sont des bases solides pour l’avenir. Et puis, personnellement, je sens que je progresse. J’ai encore envie de me battre pour aller chercher une grande victoire. Peut-être pas tout de suite, mais ça viendra.
La médaille olympique vous a-t-elle changé dans votre approche ?
Valentin Madouas
:Elle m’a surtout donné confiance. Me dire que je peux être là, au plus haut niveau, dans une course aussi intense, ça change votre regard. Mais ça vous met aussi un peu plus de pression. Vous voulez confirmer, vous voulez revivre ça. Et ce n’est pas toujours simple, surtout sur un Tour aussi exigeant.
Par Fred Vdb - photo : ASO / Aurélien Vialatte