Marc Fayet : un plateau d’exception pour une nouvelle dynamique
Du 8 au 11 mai, la Bretagne accueillera pour la première fois un regroupement inédit de quatre épreuves de la Coupe de France FDJ : Boucles de l’Aulne-Châteaulin, Tour du Finistère Pays de Quimper, Grand Prix du Morbihan et Tro Bro Léon, comme il vient de se passer lors du triptyque de Franche-Comté. Marc Fayet, organisateur du Tour du Finistère Pays de Quimper, revient sur la genèse de ce projet et sur ses nombreuses implications.
Lncpro : L’idée de rapprocher les quatre courses sur un seul week-end, d’où vient-elle ?
Marc Fayet : À l’origine, c’est la conséquence du déplacement des Quatre Jours de Dunkerque. Leur épreuve, prévue à une certaine période, a dû être décalée à cause d’événements majeurs à Dunkerque, notamment les commémorations de 1945 (libération et fin de la guerre). Ce décalage a conduit la Ligue à nous solliciter pour récupérer un autre créneau, celui de fin mai, initialement réservé à nos courses (Tour du Finistère Pays de Quimper et Boucles de l’Aulne). En retour, il a fallu que nous trouvions une autre date. En travaillant avec la Ligue, plusieurs options sont apparues. Le choix de début mai s’est imposé naturellement : le Grand Prix de Plumelec et le Tro Bro Léon étaient déjà programmés le 10 et 11 mai, ce qui formait une belle opportunité en s’appuyant sur le week-end prolongé à la faveur du 8 mai jour férié et du 9 mai devenu un pont.
Lncpro : Vous vous êtes donc greffés sur ce week-end ?
Marc Fayet : Exactement. Il a fallu obtenir l’accord des municipalités concernées, Quimper et Châteaulin notamment, pour avancer nos dates. Nous, par exemple, avons accepté de courir un vendredi, en pleine semaine, ce qui n’était pas évident. Mais le jour férié du 8 mai aidait à maintenir l’affluence.
Lncpro : : Ce fut un vrai travail de coordination ?
Marc Fayet : Oui, entre nous organisateurs, la Ligue et les collectivités. C’était aussi stratégique : en nous regroupant autour de deux épreuves ProSeries (Plumelec et Tro Bro Léon), cela rendait notre «package» plus attractif pour les équipes étrangères. Et le pari semble réussi : des équipes comme Bahrain Victorious ou Movistar, qui n’étaient jamais venues, participeront cette année.
Lncpro : En termes de fréquentation, avez-vous des craintes ?
Marc Fayet : C’est l’inconnue. Même si les indicateurs sont positifs, notamment sur les candidatures d’équipes, il faudra voir si le public répond présent, surtout en plein pont du 8 mai, qui reste en partie un jour travaillé. Mais quoi qu’il arrive, ce sera une belle première expérience. Nous verrons ensuite s’il faut reconduire ce format.
Lncpro : Du côté des partenaires institutionnels, comment ont-ils accueilli ce projet ?
Marc Fayet : Très positivement. Pour la Région Bretagne, c’était une évidence : ce rassemblement dynamise la communication autour du territoire sur quatre jours. Pour eux, c’est tout bénéfice. À l’heure des restrictions budgétaires, soutenir un événement plus visible et concentré sur plusieurs jours était une opportunité.
Lncpro : Et pour les partenaires privés ?
Marc Fayet : C’est différent. Les partenaires privés sont très locaux. Nous avons très peu de sponsors communs entre nos épreuves respectives (Tro Bro Léon, Plumelec, Châteaulin, Finistère). Chacun travaille avec ses entreprises locales. Mais au niveau local, oui, l’impact est réel. Les entreprises apprécient la visibilité et les animations autour de l’événement.
Lncpro : Concernant la retransmission TV, où pourra-t-on suivre les courses ?
Marc Fayet : Toutes les courses seront visibles, soit en direct sur France TV et Eurosport, soit sur l’application France TV et Max d’Eurosport. Tro Bro Léon et Grand Prix du Morbihan seront même sur le linéaire classique de France 3. Nous (Tour du Finistère Pays de Quimper et Boucles de l’Aulne), nous serons sur les plateformes. C’est principalement une question de budget.
Lncpro : Finalement, vous êtes déjà tournés vers les nouveaux usages numériques ?
Marc Fayet : Absolument. Aujourd’hui, la consommation de sport se fait énormément via mobile ou tablette. Être présent sur ces supports est crucial, surtout pour toucher les jeunes générations et un public plus large.
Lncpro : Enfin, pour mesurer l’impact sur le territoire, avez-vous déjà des indicateurs ?
Marc Fayet : Il est encore trop tôt pour des chiffres précis. Mais les collectivités comme Quimper Bretagne Occidentale (QBO) sont très satisfaites. Notre parcours traverse volontairement les 14 communes de l’agglomération pour maximiser la visibilité locale. C’est une vraie valorisation du territoire. Pour les partenaires privés, c’est plus difficile à quantifier, mais l’écho est positif.
Par Fred Vdb - photo DR Tour du Finistère Pays de Quimper