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La Convention et sa table ronde sur le thème de la technologie dans le cyclisme



La technologie fait partie intégrante de l’évolution du cyclisme moderne. On la retrouve dans les nouvelles méthodes d’entrainements, l’utilisation des datas, la nutrition mais aussi et surtout le matériel. On a pu constater lors de cette table-ronde que ces évolutions posent aussi de nouvelles réflexions : faut-il mieux les encadrer et limiter ?


Fabien Rabeau (Directeur de la performance au sein de l’équipe cycliste CIC U Nantes Atlantique)

'' Je ne viens pas du vélo, je suis patineur de vitesse et deux fois champions du monde de vitesse en roller. J’ai travaillé dans différents sports avant d’arriver dans l’équipe de Nantes. Elle a un double projet : formation et développement. Au niveau de l’entrainement, il n’y a pas de grands changements. Il y a 20 ans, il y avait un entraineur, un médecin... Aujourd’hui, il y a une dizaine de personnes. Mon rôle est de coordonner tous les aspects et rôles de chacun. Le cyclisme est très en avance sur le matériel, le data aussi et sur le textile d’autres sports y avaient déjà travaillé.Toutes ces données nous ne donnent pas de limites. On connait toute la vie des coureurs. La question est de savoir où l’on met les limites ? C’est très enrichissant pour les préparer pour la saison, pour leur vie sportive, mais il faut savoir s’arrêter . 


On tire beaucoup de données des capteurs de glycémie à l’entrainement. On essaie de donner du sens aux données. Elles sont importantes, c’est un lien quotidien que l’on a avec le coureur. Même si on ne les voit toujours comme les joueurs d’un sport collectif. Le sport est le reflet de notre société. Aujourd’hui, les carrières sont de plus en plus courtes en commençant très jeune. Avec le data, il y a beaucoup plus d’exigences avec le coureur. Un accompagnement psychologique est aussi nécessaire ''.


Olivier Mazenot (Data scientist au sein de l’équipe cycliste Groupama-FDJ) 

'' Mon job consiste à traiter les données des sportifs. 95% de mon temps, je suis derrière mon ordinateur pour entrer toutes les données des coureurs. Les entraineurs voient mon travail. Mon objectif est de leur faire gagner du temps. Je créée des courbes de puissance pour un entrainement. Ce qui nous permet d’avoir de stats sur chaque membre de l’équipe. L’entraineur a ainsi un suivi précis de l’état physique du coureur. Je fais les algorithmes de cette tâche. Les coureurs comprennent ces datas. Ils mettent en lien avec ce qu’ils ont vécu sur le terrain. A partir de cela, l’entraineur établit les entrainements.


Les données s’obtiennent en premier sur le compteur du vélo avec les différents capteurs, c’est un véritable un mini-ordinateur. On n’est pas là pour faire du data pour du data. On peut aussi travailler sur deux paramètres importants : l’appui dans l’effort sur les pédales et le position sur le vélo. Avant, on faisait cela de manière intuitive. Je travaille aussi avec les données sur la glycémie pour le nutritionniste. La nutrition est très individuelle, les courbes ne sont pas du tout les mêmes d’un coureur à un autre. On se sert aussi de données pour le casque. A la FDJ, une personne travaille spécifiquement sur ce sujet ''.


Adrien Duault (Cofondateur de la marque ADRIS) 

'' La marque Adris est une marque bretonne. On a crée cette marque en 2009. Nous sommes issus du cyclo-cross. En dix ans, il y a eu de grande évolution comme le cadre composite carbonne de 700 grammes pour le haut de gamme et l’alu pour les autres cycles. Aujourd’hui, on peut imprimer un vélo en titane en 3D. On peut développer des modèles mais on a un cahier précis de l’UCI qui fixe le poids à 6,8 kilos. Avec les freins à disques, on a repris du poids. Aujourd’hui, tous les câbles sont non voyants. Beaucoup de gens s’inspirent des stars pour l’achat du matériel ''.


Cette présentation a fait beaucoup réagir dans la salle et à donner lieu de très riches échanges. En voici quelques extraits : 

Pascal Chanteur, Président de l’UNCP (Union Nationale des Cyclistes Professionnels)
''
 37% des coureurs ont des problèmes psychologiques. Il faut que les données se mettent au service des coureurs. Il faut du mental pour être un champion. Mais, il faut aussi de la stratégie. Chaque métier doit rester à sa place. L’entraineur n’est pas  le directeur sportif. Il est important que l’on écoute le coureur. Il ne faut surtout pas oublier que le cyclisme doit rester en premier lieu du plaisir ''.

Thierry Gouvenou, Président du ROCC (Rassemblement des Organisateurs de Courses Cyclistes)

'' Tous les problèmes de chutes nous impactent. Les coureurs vont de plus en plus vite : 10% de vitesse de plus ces dernières années surtout dans les descentes. Si on n’arrive pas à sécuriser nos parcours, il y a un danger pour nos courses. Il faudrait mettre des limites. A chaque chute, il y a de l’humain ''.


Marc Madiot, manager général de la formation Groupama-FDJ

'' Les organisateurs, ils vont le job et le maximum pour la sécurité. Le danger ne vient plus forcément du parcours, mais aujourd’hui du matériel. En formule 1, on adapte la vitesse au parcours. Sur le matériel, il faut mettre les mêmes règles pour tout le monde. Il y a eu beaucoup d’évolutions sur les cycles, peut-être trop. Il faut apporter des améliorations pour sécuriser le matériel. C’est à l’UCI de mettre les règles ''.


Valentin Mandouas (Groupama-FDJ), vice-champion Olympique à Paris 2024

'' On ne va pas revenir sur l’évolution. Il faut travailler sur les braquets, chaque année on prend une dent. On va finir avec des 60/11. Il faudrait vraiment limiter les braquets ''.


Par Fred Vdb - photo  ©Marie Vaning/Dr LNC



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