Le sport pro en France, un acteur économique et social majeur
Le 5 décembre dernier, l'AG Convention de la Ligue Nationale de Cyclisme a réuni différents acteurs sur la thématique : " le sport pro en France, un acteur économique et social majeur ". Au programme : partage d'expériences, innovations collectives et perspectives d'avenir pour le cyclisme professionnel français.
Un écosystème qui avance ensemble
Le cyclisme professionnel français peut s'enorgueillir d'une particularité rare : un dialogue social constructif et efficace. Autour de la table lors de cette AG Convention, les acteurs clés du secteur ont démontré que collaboration rime avec performance. Étaient réunis le COSMOS (l'organisation patronale du sport qui fête ses 30 ans en 2027), la FNAS (qui représente 80% des sportifs professionnels), UNIPRO (187 structures employeurs dans six disciplines), l'UNCP (syndicat des coureurs) et AC2000. Une mobilisation à la hauteur des enjeux.
Des défis logistiques relevés avec créativité
L'itinérance du cyclisme professionnel pose des défis organisationnels uniques. 25 jours de course sur le Tour de France, des départs parfois à l'étranger, une saison internationale sans championnat domestique : l'organisation nécessite une planification minutieuse et des solutions innovantes. Les équipes cyclistes ont développé des stratégies adaptées : dédoublement des staffs techniques sur les grands tours, forfaits-jours ajustés (180 à 200 jours selon les structures), système de repos compensateurs pour équilibrer les périodes de forte activité. "Nous avons réussi à trouver des organisations qui respectent la vie privée de nos staffs tout en maintenant la performance sportive", explique Yvon Sanquer, président d'UNIPRO et d'AC2000.
Plus de 40 avenants : la preuve d'un secteur dynamique
Depuis 2006, l'accord collectif du cyclisme professionnel a évolué avec plus de 40 avenants signés. Cette capacité d'adaptation permanente illustre la vitalité du dialogue social dans le secteur. Le point d'orgue : mars 2024 avec la signature d'un avenant majeur qui modernise l'ensemble du volet sport professionnel de la CCNS (Convention Collective Nationale du Sport, qui célèbre ses 20 ans). Les avancées concrètes :
- Aménagements du temps de travail sur l'année : adaptation aux périodes de haute et basse activité du calendrier cycliste
- Sécurisation des forfaits-jours pour les staffs techniques
- Clarification du décompte du temps de déplacement
"Nous négocions en permanence pour adapter les règles aux réalités du terrain", précise Xavier Aumeran, président de la commission paritaire sport professionnel et pilote des activités sport professionnel au COSMOS.
L'esprit solidaire, force du cyclisme français
Pascal Chanteur, président de l'UNCP et de la FNAS depuis 2024, souligne la qualité des échanges : "Nous avons la chance d'avoir des managers à l'écoute de leurs salariés. Le dialogue social est constructif, il est sportif, et va toujours dans le bon sens : le bien commun."
Cette solidarité s'est illustrée pendant la crise Covid, où employeurs et coureurs ont trouvé ensemble des solutions pour maintenir les salaires et préserver l'équilibre économique des équipes. Un exemple de résilience collective.
Une représentation au service de tous
Le COSMOS rassemble aujourd'hui 12 000 structures et représente près de 100 000 salariés dans l'ensemble du sport français. Du petit club amateur aux structures professionnelles, de l'événementiel au e-sport, l'organisation patronale accompagne tous les acteurs du secteur.
"Notre force, c'est cette diversité", explique Laurent Martini, délégué général du COSMOS. "Plus on est nombreux, plus on pèse auprès des pouvoirs publics pour défendre les intérêts du sport."
Négocier pour avancer
La méthode fait consensus : plutôt que d'attendre des évolutions législatives, les acteurs du cyclisme professionnel misent sur la négociation collective. Une approche pragmatique qui porte ses fruits. "Le législateur nous encourage à coller au plus près de nos besoins d'organisation et des demandes des salariés", détaille Xavier Aumeran. "Pour cela, nous devons négocier, trouver des compromis. C'est ce qui fait la force de notre modèle." Les négociations se poursuivent actuellement sur de nouveaux sujets, notamment l'affinement des règles sur le temps de déplacement et l'adaptation continue aux évolutions du calendrier international.
Un modèle français qui protège
Le cyclisme professionnel français se distingue par son modèle social. En France, les coureurs ont le statut de salariés, avec la protection sociale qui l'accompagne. Les employeurs veillent à cette couverture sociale complète, un atout pour l'attractivité du cyclisme hexagonal.