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Le regard et la plume de Marc Fayet

Quand l'Espagne recolonise l'Occitanie


Il est temps de faire un peu d'histoire de France, même plus précisément de l'histoire de l'Occitanie et on ne peut pas l'aborder sans faire aussi l'histoire de l'Espagne car si on s'y penche un petit peu, on constate qu'il fut un temps où l'Espagne c'était un peu la France. Je ne vais pas vous faire un exposé de spécialiste, car je ne le suis pas, mais il me semblait bien en voyant le podium de cette route d'Occitanie 4ème du nom, qu'il y avait comme une sorte de retour aux sources, et surtout à celles des Pyrénées. D'abord le drapeau qui unit les trois champions est constitué de trois bandes à l'horizontales, deux rouges entourant une orange centrale. Couleurs très reconnaissables de l'identité espagnole confirmée par les trois noms qui nous le rappelle : Antonio Pedrero, Jesus Herrada , Oscar Rodriguez, les trois premiers du classement, et comme si cela n'était pas assez représentatif, un Christian Rodriguez pour les admirer au pied du podium. Nul doute que cette mainmise sur l'épreuve a plus à voir avec une volonté (Bien enfouie) de leur condition d'héritiers des contrariétés de l'histoire, décidés à prouver que l'Occitanie c'est un peu chez eux. Mais revenons à la genèse. Sachez qu'il y eut au XVème siècle ce qu'on appelait la maison de Foix et qui regroupait les Comtés de Foix, de Bigorre, de Béarn, de Navarre et d'Andorre qui toutes appartenaient au royaume de France. On peut supposer que durant cette période bon nombre de Français parlaient espagnols et beaucoup d'Espagnols avaient l'accent Français, au point de ne plus se poser la question sur leur appartenance. Il est donc juste dès lors que la réorganisation des régions Française ait permis aux territoires de se réapproprier une identité un peu délaissée. Certains y gagnèrent plus que d'autres et Languedoc Roussillon ainsi que Midi Pyrénées semblaient enfin se reconnaitre admirablement avec cette appellation d'origine Catalane qu'ils acceptèrent de rallier. Et puis il y a le blason de L'Occitanie qui lui aussi est un mélange de Rouge et d'Orange, un code couleur tellement commun aux deux patries frontalières, que le lien de parentèle n'est plus à démontrer. Partant de ce principe, il était juste que des ressortissants espagnols, peut-être descendants de ces habitants des comtés de Navarre et d'Andorre, aient eu l'irrépressible envie de reconquérir leurs terres d'origines.

Et puis comment résister au désir de gravir le col du Tourmalet qui lorgne vers Andorre et la Navarre pour rappeler à ceux qui l'auraient oublié (Alors que c'est ce que je tente d'expliquer depuis le début) que ces régions-là appartenaient à la France et que l'occitan était leur langue commune sans autre distinction. La preuve de cette migration sportive qui s'est stigmatisée autour de cette épreuve tient en ces chiffres qui parlent d'eux-mêmes : 3 vainqueurs espagnols sur 4, depuis 2018. L'intrus ? Ce n'en est pas un puisqu'il est un cousin Colombien. Serait-ce un juste retour des choses ? Non, certes pas, une simple réaction de l'histoire géo politique de ces régions frontalières qui ont offert pour cette édition un spectacle sublime avec néanmoins quelques particularités bien originales et qui n'ont pas encore trouvé de justification historico-politico-géographico-sociologico-sportive, mais que je vais tenter de justifier malgré tout. Je veux parler tout d'abord de la victoire d'Andrea Vandrame à Lacaune les Bains, il devait y avoir un des ancêtres de ce coureur Italien qui était venu faire une cure au XIXème siècle où peut-être avait-il découvert les premiers vélocipèdes qu'il reproduisit et qui lancèrent la mode dans son pays. Pour la victoire d'Arnaud Demare à Auch, il faut fouiller dans ses capacités intrinsèques et nul doute qu'il a vu dans les 174 mètres d'altitude où culminait l'arrivée, un col Pyrénéen qu'il trouvait à sa mesure, équivalent d'un des sommets de sa région Picarde de naissance. Pour la victoire d'Antonio Pedrero dans la grande étape Pyrénéenne arrivée au Mourtis, c'était tout simplement un devoir qu'il s'était imposé pour faire honneur à ses aïeux « Gagner au Mourtis ou mourir ». Et pour ce qui est de Magnus Cort Nilsen, ce descendant de Viking, il est venu simplement constater à Duilhac-sous-Peyrepertuse que ses ancêtres avaient joué petits bras et qu'ils auraient bien pu envahir la région s'ils avaient été un peu plus sanguinaires et un peu moins marins. Bref ! Il n'y avait que de la revanche dans l'air et la route d'Occitanie ne fut pas une promenade, même si les Espagnols s'y sont promenés pour entamer leur recolonisation. Mais que personne ne s'inquiète de l'identité de l'épreuve restera bien française, grâce à un directeur bien de là-bas, il s'appelle Pierre Caubin et parle très bien l'Occi de temps en temps.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français



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