Ligue Nationale de Cyclisme Le Cyclisme pro c'est la Ligue
> Actualites > Actualités 2021 > Cosnefroy animal à sang froid << Retour


le-regard-et-la-plume-marc-fayet-cosnefroy-animal-a-sang-froid

Le regard et la plume de Marc Fayet

Cosnefroy animal à sang froid


C'est à 65 kms de l'arrivée, découvrant un chemin qui lui rappelait certains endroits des Strade Bianche que Julian Alaphilippe qui aime bien ce genre de tracé caillouteux lui rappelant de bons souvenirs victorieux, entraina un de ses copains du Waouf Pack en lui disant « Ouah ! Super ! J'aime bien ce genre de chemin, viens avec moi, on va se marrer » Mickel, très Honoré d'être choisi comme compagnon de jeu répondit simplement « Waouf !» et ne se fit pas prier pour l'accompagner sur le champ, mais toujours sur le chemin pour éviter de se retrouver face à des vaches qui au contraire ont voulu quitter leurs champs pour brouter du bitume afin de voir les coureurs de près et plus précisément Nicky Terpstra qui s'est demandé durant quelques secondes s'il n'était pas sur une course de vachettes. Après être revenu de cette légère hallucination il rejoignit le troupeau sur bicyclette sentant qu'il y avait un loup quelque part et ne pensait pas que le plus féroce d'entre eux, était déjà à la chasse, non pas d'une proie mais d'une victoire. Avec sa curiosité naturelle et sa fausse candeur, car il commence à découvrir comment être plus malin qu'un songe, voici que Benoit Cosnefroy voulut être de la partie et pour compléter un trio de champions rigolards c'est Tadej Pogacar toujours prêt à se joindre aux plus facétieux qui vint compléter le quatuor. Il était inutile d'être un spécialiste pour comprendre que se trouvait là ceux que la centaine de poursuivants ne reverraient jamais. Alors ce fut un spectacle réjouissant que d'admirer les compères se relayant, s'amusant, se chamaillant, se provoquant comme tous bons compétiteurs avides de se challenger pour le fun. Nous attendions donc comment ces trois-là ! Parce que le quatrième n'était qu'un factotum du champion du monde, allaient régler leurs affaires et se distribuer le podium. Non pas qu'ils étaient prêts à un arrangement, mais chacun scénarisait dans sa tête sa stratégie à venir pour piéger les autres. Seul handicap pour deux d'entre eux c'était d'avoir ce duo de ouf pack renforçant l'avantage d'un surcroit de confiance, car on sait bien la capacité de sacrifice érigé comme règle de vie dans cette équipe aux atouts supérieurs (Même si on savait d'emblée qu'il y avait plus d'intérêt sportif et médiatique à privilégier le maillot arc en ciel). Nous pouvions imaginer alors que le Slovène le plus souriant et le plus imbattable du moment, accepterait de concevoir une alliance de circonstance avec le Normand le plus sympathique du monde et le plus gourmand du jour.

Une sorte de deux contre deux mais par une vision qu'il fallut repasser à plusieurs reprises voici qu'on assista brusquement à l'extinction du feu, celui qui jusqu'à présent brûlait dans les jambes du vainqueur du tour de France, à moins qu'il ne s'agisse d'une panne de courant ou bien un interrupteur mental mis en position extinction, ou bien encore ce qu'on appelle communément une fringale. Quelle qu'en soit la raison, le résultat était le même, le Pogacar flancha, le Tadej était « tej » du groupe de favoris dont il était un des favoris. Voici qui augurait d'un final encore bien plus passionnant car ne restait que deux acteurs et un figurant. On sait bien que lorsque deux interprètes sont en roue libre, c'est à qui tentera de balancer la meilleure réplique, de prendre la meilleure lumière pour soigner son meilleur profil, et celui de cette épreuve correspondait parfaitement à leur emploi, celui qui fait d'eux des spécialistes de la punch ligne. Alors qu'on a cru (Sans trop y croire) que quelques volontaires n'ayant plus que des petites minuscules fourmis dans les jambes reviendraient sur eux, les deux comparses eurent l'instinct de conversation de ne pas se perdre en belles paroles et rajoutèrent une petite dent pour montrer qu'ils avaient les crocs et qu'on n'était pas près de les revoir avant la douche. Ils voulaient se réserver l'explication finale pour une dernière saillie vélocipédique. Mu par un désir irrépressible de réussir et une certaine conception de la vengeance qui est un plat que se mange Cosnefroy, c'est Benoit qui balança la dernière vanne en déclarant (Même si on ne l'a pas entendu) « Ici c'est pas les Strade Bianche Juju ! On est en Bretagne et ta victoire ne sera pas à Sienne, ce sera la mienne ». C'est ce qu'il se produisait et d'ailleurs le loup Alaph qui était pourtant le mâle Alpha de la meute bleue n'insista pas, c'est Benoit animal Normand à sang froid qui l'emporta, rendant hommage, sans y penser, à celui qui lui avait organisé sa précédente victoire, c'était au mois de Mai à Quimper lors du Tour du Finistère que Jean-Paul Waterloos cette fois n'a vu que de haut, mais de très haut, du ciel qu'il a rejoint la veille, pour avoir une meilleure vue et d'où à partir de maintenant il va continuer à suivre les exploits de tous ces petits jeunes qui font plaisir à voir parce qu'ils ont plaisir à vivre et qu'il avait tant de plaisir à suivre.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français



Actus En Bref
Vidéos

L'arrivée du Tour du Doubs 2024
8ème manche de la Coupe de France FDJ
14 avril 2024

L'arrivée de la Route Adélie de Vitré 2024
7ème manche de la Coupe de France FDJ
29 mars 2024

L'arrivée de Paris-Camembert 2024
6ème manche de la Coupe de France FDJ
27 mars 2024

L'arrivée de la Roue Tourangelle 2024
5ème manche de la Coupe de France FDJ
24 mars 2024

L'arrivée de Cholet Agglo Tour 2024
4ème manche de la Coupe de France FDJ
17 mars 2024

L'arrivée de la Classic Loire Atlantique 2024
3ème manche de la Coupe de France FDJ
16 mars 2024

© 2024 Ligue Nationale de Cyclisme
Site réalisé avec le Système de Gestion de Contenu (SGC) imagenia, créé et développé en France par mémoire d'images.
Enregistrer et fermer × Paramétrer les cookies

© Imagenia