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Le regard et la plume de Marc Fayet

Sans temps mort ni tempête.


Ils étaient nombreux ceux qui dimanche étaient dans la crainte, d'abord celles de violents orages, de tonitruants éclairs et surtout d'une tempête à venir. Pour une fois météorologues et politologues semblaient d'accord dans cette prédiction, et pourtant il n'en fut rien, en tous les cas pas à Epinal qui est restée sage comme un mirage. Il est vrai que quelques indices semblaient défavorables, tout d'abord une participation en baisse, même si les sondeurs l'avaient laissé entendre avant même l'ouverture des bureaux de votes et du village départ. On imagine l'envie des 136 hommes qui se sont présentés sur la ligne du difficile circuit qui avait tout pour exacerber les bonheurs et les rancoeurs, tout pour faire des heureux et des déçus, ce qui est le propre même de la compétition surtout lorsqu'elle est nationale. Il y a une chose incontournable au-delà même des rivalités des groupes cyclistes, c'est l'affirmation de son origine territoriale car les coureurs sont certainement les plus mobiles de tous les candidats à la victoire. Ils ont bien une étiquette mais c'est celle de leur sponsor, qui déjà est une indication géopolitique et culturelle claire. Mais ils sont aussi individuellement des porte-drapeaux, certains viennent de Bretagne, d'autres de Savoie, d'autres de Picardie, d'Occitanie, d'autres sont assimilés à des Parisiens ou juste à côté, d'autres des Hauts de France et sans compter les Français expatriés arborant des couleurs étrangères mais qui restent toujours des enfants de leur pays. C'est tous les jours qu'ils font campagne quand ils sillonnent leur territoire dont ils connaissent toutes les géographies, comme toutes les sociologies, ils sont les premiers témoins de la vie qui s'écoule au bord des routes et les seuls à en ressentir la vérité des conditions, ils sont donc tous respectables, quels que soient leurs projets, mais encore fallait-il prouver qu'ils méritaient leur consécration qui fera d'eux des élus… Enfin ! De l'élu, car ici dans les Vosges, il n'y avait qu'un seul fauteuil à remporter et il supplanterait tous les autres. Ici ce n'était pas un scrutin à deux tours, on savait qu'il se jouerait en 17 tours. Les estimations allaient bon train et une fois encore elles ne se vérifièrent pas, preuve qu'il existe encore dans la vie cette part insaisissable qui fait que l'homme reste doué de son propre jugement en dehors de toute considération politico sportive et qu'il sait préserver un semblant de sagesse.

Bien vite ils furent 13 devant, autant qu'il y a de régions en France métropolitaine, et tous les espoirs étaient permis car on sentait bien que le vainqueur serait parmi eux. Le tout était de savoir dans quelles circonstances. Y aurait-il un joli débordement par la gauche comme on vit l'effectuer la malicieuse et opportuniste Evita Muzic qui coiffa sans permanente Gladys Verhulst et Audrey Cordon Ragot ? Où y aurait-il une attaque par la droite voire de l'extrême droite, un peu trop près des barrières et qui pouvait éventuellement être un signe de danger ? Certains bienveillants prédisaient même la prime au sortant en songeant qu'Arnaud Démare se porterait encore candidat cette année, ce qu'il réfuta noblement en démissionnant bien avant la clôture du scrutin. Non les meilleurs scrutateurs ne virent pas tout de suite ce qui se tramait dans la tête d'un revanchard, qui ne voulait laisser à personne le soin de prendre la tête des sondages à la surprise presque générale. Il ne fit qu'appuyer un peu plus sur ses manivelles pour imposer sa force tranquille et toute l'Auvergne Rhône Alpes avec lui pour faire de Clermont Ferrant et pour une année la ville étendard des épris de cocarde. Même s'il y eut quelques sursauts, l'abstention se maintenait dans le peloton et aucune tractation apparente ne se tramait tant le danger semblait avoir été écarté, pas de tempête prévue, seulement quelques averses bienfaitrices, qui rafraichissaient les esprits. Quant à la crainte de tout perdre Cava n'y a même pas songé, sa victoire le hissait à mille pour sang et il s'est fait la peau (litique) pour terminer seul, libre, avec un programme chargé certes mais qui ressemblait à un programme commun qui nous allait bien car il avait la couleur de la volonté, de l'abnégation et du plaisir. Tandis que le soleil s'invitait sur le podium pour fixer l'image des deux autres médaillés heureux, Molard de Gleize en AURA et Touze d'Iville en Normandie, les représentants d'une belle sélection régionale. Les trois hommes du jour n'ont laissé de procuration à personne, préférant remplir leur bulletin eux-mêmes et qui les mènera peut-être présenter leurs objectifs sur les routes du Tour de France du premier tour qui a retrouvé la confiance qu'on semblait lui avoir ôté durant quelques heures pour cette journée sans temps mort ni tempête.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français



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