À l’issue d’un sprint à suspense, Dorian Godon
a décroché ce dimanche à Les Herbiers son premier titre de champion de France sur route. Malade en début de semaine, porté par son équipe et par une intuition forte dès le premier tour, le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale revient en zone mixte sur une journée exceptionnelle. Une victoire au panache… et à la moustache.
Quelle émotion aujourd’hui, c’est votre première grande victoire ?
Dorian Godon
: Oui, c’est mon premier grand titre, et franchement… c’était génial ! Je l’ai vécu à fond, avec l’équipe, avec les potes. Il y a une vraie bande qui s’est construite au fil des années. Ce n’est pas qu’une victoire individuelle, c’est aussi une histoire de copains, d’amitié, et ça rend tout ça encore plus fort.
On sent que c’est aussi la récompense d’un travail de longue haleine pour l’équipe ?
Dorian Godon
: Exactement. Il y a des saisons entières d’efforts, des moments où tu travailles pour les autres, et parfois, ça te revient. Là, j’ai eu ma chance, l’équipe m’a fait confiance. C’est rare qu’on me donne la carte, mais aujourd’hui c’était pour moi, et j’ai tout donné. Ce maillot, c’est plus qu’une victoire, c’est une vraie reconnaissance collective.
Ce titre marque aussi une forme de maturité, même si vous gardez un côté « jeune fou » ?
Dorian Godon
: (Rires) Oui, dans la tête, je suis encore bien jeune ! Je fais encore pas mal de bêtises, mais j’essaie de garder ce grain de folie qui me fait du bien sur le vélo. J’ai été formé dans la filière Stéphanoise, j’ai passé des années à me battre pour une place dans les classements… Et aujourd’hui, porter ce maillot, c’est un peu un rêve de gamin qui devient réalité. On en parlait avec Nico (Prodhomme), on a tellement galéré ensemble, on l’a fait à notre manière.
La course était exigeante, et la chaleur n’a pas épargné les organismes ?
Dorian Godon
: Oui, il faisait vraiment chaud, mais on était prêts. On a tout anticipé avec l’équipe, la préparation, l’hydratation, les efforts au bon moment. Franchement, on a fait une course très juste, très propre. J’étais bien dans ma tête, bien dans mes jambes. Tout s’est aligné aujourd’hui.
Et maintenant, le maillot tricolore sur le dos… qu’est-ce qu’on ressent ?
Dorian Godon
: Je vais devoir le sortir pour toutes les courses, il va falloir que je m’y fasse ! (sourire) Mais je vais le porter avec fierté. C’est un maillot qui a du poids, et je sais que ça change un peu le regard du peloton. C’est une belle responsabilité. En tout cas, cette semaine, je vais savourer. Et ensuite, je retourne au charbon… mais avec le drapeau sur le dos !
Par Fred Vdb - propos recueillis par Félix Fayloux - photo Bruno Bade dr/LNC