Christian Prudhomme : Le Nord s’imposait comme évidence pour le Grand Départ
À quelques jours du Grand Départ du Tour de France, qui s’élancera cette année de Lille, l’effervescence gagne déjà les Hauts-de-France. Lors des célébrations des 100 jours avant le départ, Christian Prudhomme, directeur de l’épreuve, a livré sa vision de cette édition 2025. Il a salué la ferveur populaire du Nord, fidèle à sa réputation de terre de vélo, et détaillé les choix du tracé, pensés pour conjuguer logique sportive et spectacle. Le parcours rendra hommage aux grandes figures du cyclisme français, tout en mettant en lumière une génération de leaders intrépides, prêts à bousculer les codes et à attaquer de loin.
Pourquoi avoir choisi Lille et le Nord de la France pour ce Grand Départ ?
Christian Prudhomme : Le Grand Départ à Lille sera fort, marquant. Il s’inscrit dans une véritable dynamique de territoire avec la région Hauts-de-France, le département, la Métropole européenne de Lille… et surtout, c’est un hommage aux champions français après celui rendu à l’Italie l’an passé depuis Florence.
Ici, on honorera Jean Stablinski, Jean-Marie Leblanc, mon prédécesseur à la tête du Tour, et plus loin sur le parcours, Louison Bobet. Le Nord, c’est une terre de vélo. Il y a l’amour de la course, les champions, la passion, la ferveur populaire. Après trois Grands Départs à l’étranger, c’était une évidence de revenir ici.
Le parcours est-il pensé pour une course animée dès les premiers jours ?
Christian Prudhomme : Absolument. On a eu la chance de découvrir une magnifique deuxième étape, qui couronnera sans doute un nouveau porteur du maillot jaune. L’idée reste la même depuis 15 ans : que les favoris du général soient à la lutte dès les premières étapes, épaules contre épaules. C’était le cas aux Pays Basques, en Italie, ce sera aussi le cas ici.
On a conçu un début de Tour pour les audacieux : des côtes courtes mais raides, parfaites pour les Pogacar et compagnie qui n’ont peur de rien. Et puis il y a aussi une belle opportunité pour les sprinteurs dès la première étape : une première chance de porter le maillot jaune depuis 5 ans.
Le public nordiste et les supporters étrangers seront là aussi ?
Christian Prudhomme : Le public des Hauts-de-France, on le connait : c’est l’un des plus fervents au monde. À cela s’ajoutera la passion venue de Belgique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni… C’est un vrai cocktail populaire. Et si le vent s’en mêle, cela promet des étapes spectaculaires.
Pas de pavés au programme malgré la proximité de Roubaix ?
Christian Prudhomme : Non, pas cette fois. Et je suis à l’aise avec ce choix : j’ai été l’un de ceux qui ont milité pour le retour des pavés sur le Tour il y a quinze ans. Mais avec Thierry Gouvenou, notre directeur de course, nous avons estimé qu’il valait mieux éviter de les intégrer dans les tout premiers jours. On a donc choisi des profils vallonnés et techniques.
Cette première semaine sera très intense : étape de Boulogne, étape de Vire avec 3 500 m de dénivelé dans le bocage normand, et le Mur de Bretagne ensuite. Il y aura autant d’occasions pour puncheurs ou favoris du général que pour les purs sprinteurs.
Par Fred Vdb - photo dr LNC