Le nouveau projet de Pierre-Luc Périchon
Sa carrière avait débuté en 2012, Pierre-Luc Périchon a pris sa retraite depuis le 1er janvier dernier. L’ancien coureur de l’équipe Cofidis a déjà commencé à travailler sur sa nouvelle vie d’après-cyclisme avec un projet : la création d’une équipe avec une approche novatrice. Il revient sur ce futur projet et sur sa carrière.
Sa dernière course, il l’a disputé le dimanche 15 octobre 2023 au Japon. C’est pour lui une nouvelle page de sa vie qui débute.
LNCPRO : Comment avez-vous préparé votre reconversion et quel est votre projet ?
Pierre-Luc Périchon : J’ai raccroché le vélo sans vraiment le raccrocher. Il y a un an et demi que j’ai commencé à penser à mon après-carrière après avoir resigné chez Cofidis. Au fil du temps, j’ai commencé à avoir une lassitude physique et mentale. De plus, le cyclisme change et j’étais un peu dépassé par tous les entrainements, les déplacements, les voyages, la nutrition... Il était temps de tourner la page. Mais, ce constat pouvait me servir pour ma reconversion en accompagnant les jeunes coureurs qui rencontreront ces problématiques.
Ainsi mon postulat de base est cette évolution du cyclisme et l’expérience d’équipe comme Jumbo (ex Visma) et Ineos. Mon objectif : la création d’une ‘‘ Pro Team novatrice ’’ en proposant un service médical, d’assistance, mécanique et nutritif que tu peux avoir en course. Le coureur, s’il le souhaite, pourra accéder à ces services pratiquement à domicile. Cela lui enlève une grosse charge mentale hors course. Celle-ci, dans notre monde actuel, est présente partout. Il faut enlever le plus possible cette charge mentale quand le coureur est à domicile. Dans les années 2010, la plus grosse charge mentale était la course et non pas tous les à-côtés d’aujourd’hui : la nutrition, les rythmes d’entrainement, leurs gestions... Tout cela cumulé peut te rendre moins performant. Avec ce système, on pourrait optimiser la compétitivité du coureur. Je m’occupe de toute la structuration, de la budgétisation et la logistique en incluant aussi tout le suivi du coureur et des solutions économiques pour réduire les frais de l’équipe. Cette idée est une approche différente de la formation traditionnelle, travailler sur de la détection et les épauler au niveau du mental et de tous ces à-côtés.
Le projet est posé, j’y travaille. Je n’ai pas de partenaires financiers pour le moment, ni de club support. Je me laisse jusqu’en 2026 pour atteindre mon objectif.
LNCPRO : Etes-vous inscrit dans les formations mise en place par l’ACPF (Association des coureurs professionnels Français) ?
Pierre-Luc Périchon : C’est en cours. Au début, je ne pensais pas m’en servir. Mais, c’est intéressant de passer certains diplômes comme le DEJEPS. Cela me servira si un jour dois conduire la voiture de l’équipe en course. Mais, le but est de créer une équipe autour de moi à qui je peux déléguer et en qui j’ai confiance. Il faut que j’ai le diplôme si un jour, il manque quelqu’un. Même si je sais que le job de manager prend du temps, il faut que je puisse dépanner en cas de problème. Je n’ai pas encore fait les démarches, mais j’en ai déjà discuté avec Yvon (Sanquer) sur les démarches à faire. J’ai émis le souhait de participer à la session sportive de haut niveau du DEJEPS de novembre prochain. Après, on verra les conditions. Mais, je vai la suivre.
LNCPRO : Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ?
Pierre-Luc Périchon :Mon plus beau souvenir : lorsque j’ai passé la ligne d’arrivée sur les Champs-Elysées lors du Tour de France 2015. Quand tu parles de ton métier à l’extérieur, si tu n’as pas fait le Tour de France, les gens ne te considère pas comme un coureur professionnel. Le Tour est un peu le passage obligé et arriver sur la plus belle avenue du monde pour ta première participation est inoubliable. Une édition où j’étais en course pour le prix du super-combatif. J’ai aussi d’excellents souvenirs de ma période amateur. Je courrai à Dijon et on a réalisé un doublé sur une Coupe de France DN1. J’ai eu la chance de pouvoir choisir ma fin de carrière. Je n’ai pas fini aigri, j’étais heureux et content de celle-ci. J’en garde ainsi que de bons souvenirs.
Par Fred Vdb - photo AG-Convention dr LNC