L’AG-Convention, l’Invité d’honneur et le Grand témoin
Deux grands coureurs français étaient présents lors de cette AG-Convention à la Fédération Nationale des Travaux Publics : Bernard Hinault en tant qu’Invité d’honneur et Valentin Madouas en tant que Grand Témoin. Les deux Bretons sont des acteurs incontournables du cyclisme tricolore. Bernard Hinault, à l’immense palmarès, vient de fêter ces 70 ans et Valentin Madouas a remporté lors des derniers Jeux olympiques la Médaille d’argent de l’épreuve sur route.
Voici quelques extraits de leurs interventions :
Valentin Madouas
'' J’aime m’entrainer. Je passe beaucoup de temps sur mon vélo. Il fait faire ce que l’on aime et aimer ce que l’on fait. A l’heure actuelle, on est dans une phase où tout le monde veut être performant. Au niveau mondial, on a des équipes avec beaucoup d’argent qui montent tout le cyclisme vers le haut. Trop peut-être ! Quand j’attends parler des données, il faut continuer à connaitre la sensation du cycliste. Vous enlevez aux jeunes leur compteur avec les données, ils sont perdus ! Il y a une pression trop forte et des équipes. Tout le monde veut performer. Il n’y a plus de respect dans le peloton. Les jeunes veulent tout gagner.
Cette course aux Jeux olympiques a été, une journée, magique. Une très belle course, avec une montée magique à Montmartre, on a fait la course que nous avions prévue. Dans le dernier tour, le public m’a beaucoup aidé. Chaque kilomètre, c’était mon arrivée. C’est à 500 m de la ligne que j’y ai vraiment cru. C’est un moment magnifique de ma carrière ''.
Xavier Jan, Président de la LNC
'' Il y avait une ambiance fabuleuse dans cette montée de Montmartre. Tout s’est passé dans une atmosphère de bienveillance, en respectant chacun. Cela s’est continué au Club France le soir. Vraiment une journée exceptionnelle ''.
Bernard Hinault
'' Je n’ai pas d’anecdotes particulières sur ma carrière, tout a été dit. Mon meilleur souvenir est d’avoir fait de la compétition durant douze ans et d’avoir souvent gagné. La plupart des courses que j’ai gagnées, je les ai préparées. J’aurais aimé arriver un peu plus tôt à l’époque du Cannibale. J’aurai sûrement réussi à la titiller, même peut-être le battre. Concernant les Jeux, à mon époque, ils étaient hypocritement réservés aux amateurs. On ne peut pas dire que les coureurs des pays de l’Est l’étaient surtout les Russes. Les Jeux ont été magnifiques pour les tricolores. Thomas a une nouvelle fois montré qu’il est un fin tacticien, un fin stratège.
Concernant la thématique de cette matinée, on oublie parmi tous ces datas, qu’il y a d’abord un corps. Si, on supprime tous ces datas, cela risque de compliquer pour certains coureurs. La technologie va à l’encontre du panache. Sauf pour Pogacar qui est un cas particulier. Quand il décide de partir, il part. Il s’amuse sur son vélo, mais pas les autres. Paul Köchli, un grand directeur sportif, nous disais toujours '' je vais t’apprendre et c’est à toi de savoir quand tu seras performant. Tu as un objectif, c’est gagner... ''.
C’est ton corps que tu dois connaitre pour progresser. À mon époque, les casques n’étaient pas comme aujourd’hui, on faisait plus attention. Mais je ne suis pas contre son port. A contrario, il faut mettre un casque quand tu roules, mais surtout le rendre obligatoire. Il faut remercier tous les organisateurs qui font un travail considérable malgré de plus en plus de contraintes. Si la course est belle, on peut attirer plus facilement des partenaires même si c’est plus compliqué en ce moment. C’est vrai que le métier de coureur cycliste est dur, difficile. Mais on a la chance d’aller dans le monde entier et être de beaux hôtels... On est des bienheureux ! ''
Par Fred Vdb - photo © Marie Vaning/Dr LNC