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Trois questions à Xavier Jan suite à l'Assemblée générale de la Fédération Française de Cyclisme


A l'occasion de l'Assemblée générale de la Fédération Française de Cyclisme fin février à Albi, Xavier Jan, le président de la LNC a présenté son rapport. Il dresse dans notre rubrique « trois questions à 3 » le bilan de la saison 2022, les difficultés rencontrées aujourd'hui par le cyclisme professionnel et les actions mises en place par la Ligue.


Lncpro.fr : Xavier JAN, quel bilan peut-on dresser de l’année 2022 pour le cyclisme professionnel ?

Xavier Jan : Nous vivons aujourd’hui une forme de paradoxe existentiel entre le verre à moitié plein et le verre à moitié vide. 

A notre plus grande joie, nous nous félicitons de la bonne santé actuelle affichée par notre modèle sportif. Jamais le cyclisme professionnel français n’avait encore atteint globalement de si bonnes notes. En représentant 1/6e des épreuves organisées sur la planète, La France occupe la plus haute marche du podium à l’international. Pour les résultats en compétition nous nous situons au 3e rang derrière la Belgique et l’Espagne. Nous avons été la référence et la solution pendant la crise sanitaire et  nous serons au rendez-vous des championnats du monde UCI de 2027 en Haute-Savoie. Sur route, Christophe Laporte est vice-champion du monde et Arnaud Demare vice-champion d’Europe.


Du côté des belles satisfactions, c’est encore les 109 victoires sur route glanées par nos groupes sportifs (NDLR : 26 de plus qu’en 2021). Nos français ne sont pas en reste avec 84 victoires réparties sur 39 coureurs pros, soit 25 victoires de plus qu’en 2021 !     


Par ailleurs, 17 manches de Coupe de France FDJ contre 16 en 2021 - dont 10 retransmises en direct - ont consacré la régularité de Julien Simon de la Team TotalEnergie.


Enfin, la redistribution des 18 licences UCI WT permet à la France de bénéficier pour trois ans d’une quatrième équipe (Arkéa Samsic) au plus haut niveau de la hiérarchie mondiale. Et si l’on ajoute la formation TotalEnergie, la France peut se féliciter de disposer de 25% des 20 plus grandes équipes du peloton professionnel.   


Lncpro.fr : Quelles sont alors les menaces qui planent aujourd’hui sur le cyclisme français ?

Xavier Jan : Cette impression générale d’un cyclisme français « en bonne santé » cache bien des fragilités qu’il serait dangereux d’ignorer ou de reporter à demain. Nos Institutions ont une responsabilité supérieure, celle de préserver nos acquis et transmettre nos savoir-faire. Et aussi un devoir moral : celui de se projeter vers un nouveau monde où des mutations environnementales, sociales, économiques, certainement politiques modifieront irréversiblement l’ordre établi.


En plus de la crise du bénévolat et de la passation des responsabilités d’une génération à l’autre, les organisateurs doivent faire face à des lourdeurs administratives de plus en plus pesantes et des charges annexes conséquentes dont ils se plaignent tous. Par exemple, les frais de police et de gendarmeries progressent de 20% tous les ans sans réelles justifications. 


Si on peut se féliciter de compter en France quatre groupes sportifs en World Tour en 2023, la réalité est toute autre. Il y a le World Tour des puissants, composé des six premières équipes mondiales, et le reste du peloton... Pour rappel notre meilleure équipe, celle de la Groupama FDJ, n’apparait qu’au 7e rang des 18 sélectionnées. Et au vu des moyens déployés : financiers, fiscaux, étatiques parfois, ces six premières places semblent objectivement inaccessibles pour le modèle français. 


Nous sommes donc confrontés à différentes problématiques : Comment prétendre vouloir gagner l’un des trois grands Tours à brève échéance dans ces conditions ? Comment faire face à l’inflation des salaires accentuée par la distorsion fiscale entre États ? Comment déjouer la concentration des athlètes les plus performants dans seulement 1/3 des équipes WT ?  Notre modèle est fragile, nous le savons. Il repose en quelque sorte sur des sables mouvants. Ceux-ci viennent d'ailleurs d’engloutir brutalement l’équipe B&B faute de capacité à faire grossir le budget nécessaire pour se situer aux premiers rangs des équipes de seconde division. 


Lncpro.fr : Quels sont donc les chantiers de la LNC en 2023 pour pallier ces difficultés ?

Xavier Jan : Nous poursuivons les objectifs de la feuille de route que j’ai présentée lors de mon élection à la présidence en décembre 2020. Avec détermination et en nous appuyant sur des valeurs fondamentales. Nous croyons à un cyclisme crédible, ouvert, responsable, solidaire et rassembleur. Toutes nos décisions sont prises dans l’intérêt prioritaire du sportif sur le business. Notre gouvernance promeut l’équité de traitement et le respect de ses interlocuteurs, quels qu’ils soient.


Nous avons ainsi redéployé et structuré notre communication, fonction devenue indispensable à l'ère des réseaux sociaux. Le site internet a été repensé, une newsletter mensuelle donne désormais l’opportunité de partager l’actualité des familles, nos projets et nos engagements. Des comptes Facebook, Twitter, LinkedIn ont été créés pour coller aux modes d’information et d’expression de notre époque. Et améliorer la visibilité de nos épreuves hexagonales.


Enfin, le chantier prioritaire de l’année 2023 portera sur l’accompagnement de nos organisations. Avec Michel Callot, le Président de la FFC, nous avons saisi conjointement Mme Amélie Oudéa-Castera, notre Ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, afin de l’alerter officiellement sur un risque majeur d'appauvrissement significatif du nombre d’épreuves professionnelles et amateurs à moyen terme. La menace de « fermer boutique », largement exprimée par des organisateurs bénévoles, relève d’une grande lassitude face à la prise de pouvoir de « tableurs Excel sans état d’âme » et à la part grandissante des charges annexes qui les asphyxient.


En parallèle, nous avons lancé un audit pour identifier les forces et les faiblesses de nos comités d’organisation et de leurs épreuves. Un groupe de travail dédié est chargé du dossier. Il présentera son constat général en fin de semestre et les solutions qu’il envisage, accompagnées d’un plan de mise en œuvre en décembre, en marge de notre prochaine assemblée générale.   


Par Fred Vdb et Idées Larges - photo : Dr




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