Tour de France 2015 : Cummings met la France à l'amende !
Alors que l'Angleterre menait 2 à 1 en Coupe Davis de tennis, un autre britannique a donné une leçon de cyclisme aux deux tricolores Pinot et Bardet. Tout s'est joué sur les hauteurs de Mende, après une étape particulièrement mouvementée dans laquelle un groupe d'échappés comprenant 20 coureurs a mis près de 80 kilomètres à se former. Parmi eux, les équipiers de la FDJ préparaient leur affaire avec le plus grand sérieux pour Thibaut Pinot, tandis que Romain Bardet
travaillait un peu plus discrètement en vue d'une offensive finale. Le plan a été respecté dans la montée de la Croix-Neuve, où le coureur d'AG2R s'est momentanément isolé. Mais le retour dans sa roue de Thibaut Pinot a bousculé le scénario. Les deux jeunes Français se sont neutralisés pendant près d'un kilomètre, permettant à Stephen Cummings de les surprendre sous la Flamme Rouge. Après une victoire sur la Vuelta en 2012, le Britannique remporte la plus belle victoire de sa carrière, qui est aussi la première de l'équipe sud-africaine MTN-Qhubeka... le jour de l'anniversaire de la naissance de Nelson Mandela. Le classement général reste dominé par Chris Froome : les attaques de Nairo Quintana lui ont permis de prendre la 2ème place du général à Van Garderen, mais pas mieux.
Abandon de Morabito Le peloton se réunit à Rodez avec 175 coureurs qui prennent un départ mouvementé. Au 5ème kilomètre, une chute met à terre plusieurs coureurs dont Thibaut Pinot et Robert Gesink qui reprennent leur route, contrairement à Steve Morabito, contraint à l'abandon. Les candidats à l'échappée sont particulièrement nombreux. Peter Sagan, mais aussi Cyril Gautier et Ruben Plaza, font partie des plus remuants et se retrouvent dans tous les mouvements qui animent les premiers kilomètres. Un groupe de 24 coureurs se forment au km 24, mais la formation IAM Cycling continue de mettre la pression sur l'échappée, malgré la présence à l'avant de leur coureur Jarilson Pantano, au milieu des Barguil, Talansky ou Rolland. Dans cette configuration, l'écart dépasse à peine la minute, et c'est encore sous l'impulsion de Sagan que le groupe explose, au km 50. Mission accomplie pour Sagan Le maillot vert est suivi par sept associés, dont Talansky qui perd rapidement sa place sur crevaison. La mission prioritaire de Sagan prend fin sur la ligne du sprint de Millau (km 78,5), où il s'impose pour la première fois depuis le début du Tour. La contre-attaque qui s'était formée dans son sillage porte au km 79 l'échappé à 20 coureurs, avec Grivko (Astana), Bardet, Bakelants (AG2R), Pinot, Roy, Ladagnous (FDJ), Sagan (Tinkoff), Castroviejo (Movistar), Van Avermaet (BMC), De Kort (Giant), S.Yates (Orica), Golas, Uran (Etixx), Gautier (Europcar), Jungels (Trek), Plaza (Lampre), Koren (Garmin), Pantano (IAM), Périchon (Bretagne) et Cummings (MTN).
Bardet et Pinot, surpris par Cummings
Le peloton roule alors avec un retard maximal de 8'15'', que les équipiers de Sky s'attachent à contenir. En rentrant dans les 30 derniers kilomètres, l'écart est d'ailleurs réduit à 5'25''. Trois kilomètres plus loin, Michal Golas tente une attaque en solitaire et creuse même un écart de 30'', avant d'être rejoint par Krijstian Koren pour grimper en duo la côte de Chabrits, et s'approcher de la côte de la Croix-Neuve avec une dizaine de secondes d'avance. Dans le groupe de poursuite, Romain Bardet est le premier à sortir à 4 km de la ligne pour fondre sur Koren et Golas. Il parvient dans un premier temps à distancer ses adversaires, mais Thibaut Pinot le rejoint à 2km. La victoire semble appelée à se jouer dans un duel franco-français. Mais sous la Flamme Rouge, Stephen Cummings s'invite dans le débat. Ni Bardet, ni Pinot ne réagissent suffisamment vite à ce retour inattendu. Cummings profite de ces hésitations pour aller signer le premier succès d'une équipe africaine sur le Tour de France. Photo : DR ASO/B.Bade