Le regard et la plume de Marc Fayet

A l'heure où les acteurs du cyclisme professionnel sous l'impulsion de la LNC ont décidé de rédiger et signer une lettre ouverte adressée au Président de la République pour l'informer de la difficulté de notre sport en cette période critique, et afin d'aller bien plus loin dans l'adresse aux autorités compétentes, j'ai décidé de rédiger un courrier à l'intention des personnalités les plus influentes dans la hiérarchie mondiale pour les sensibiliser à notre cause, ainsi j'ai fait parvenir une lettre recommandée à Dieu et ses saints, dont je vous éviterai la lecture un peu trop fastidieuse, car j'y reprends in extenso des passages entiers de l'évangile selon saint Marc, mon alter égo Biblique, mais qui hélas n'a aucune culture cycliste, ce qui en affaiblit considérablement la pertinence. Si je ne suis pas certain de l'impact que cette missive peut provoquer chez celui qui tout là-haut, plus encore qu'Emmanuel Macron, est en proie à un gigantesque sentiment d'impuissance, j'ai pris l'initiative audacieuse mais parfaitement raisonnée de m'adresser au principal intéressé et que personne n'ose affronter verbalement, c'est-à-dire Monsieur Corona Virus, pour lui dire notre façon de penser et lui infliger un ultimatum avant d'entamer des poursuites qui pourraient s'avérer très fâcheuses pour sa réputation et son avenir.

Cher Monsieur,

Depuis votre apparition en début d'année 2020 nous avons pu observer à quel point vous avez pu vous répandre sur l'ensemble de la planète et nous ne pouvons qu'en constater l'inexorable progression, preuve de votre parfaite et sournoise organisation. D'aucuns pourraient y voir un désir de conquête du pouvoir, quand il ne s'agit de votre part que d'une entreprise de déstabilisation humaine par la menace et la peur. Nous tenons à vous préciser qu'en dépit des dégâts déjà remarqués, nous avons toujours réussi à vous défier et que nous ne nous laisserons pas intimider par vos alliances hétéroclites avec quelques nations embarquées malgré elles comme l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Angleterre, devenus bien malgré eux de nouveaux dangers pour les plus fragiles d'entre nous.

Nous tenions par la présente à vous faire part de notre volonté de continuer à croire aux vertus de la liberté de circuler et surtout d'entretenir nos compétitions même si vous êtes parvenus à effrayer quelques autorités territoriales, nous ayant déjà amputé de quelques grandes épreuves cyclistes. Sachez que même si nous avons déjà eu à payer un lourd tribut par la perte de quelques personnalités parmi nos organisateurs, que si nous avons dû reporter quelques-unes de nos épreuves phares, nous vous prévenons tout à fait calmement que nous ne céderons pas face à vos intimidations et que nous continuerons coûte que coûte à promouvoir les vertus de la route, la beauté des parcours et la force de la compétition. Le sport cycliste vous regarde dans les yeux et vous défie, il vous prévient qu'il n'aura de cesse de continuer à croire en son caractère indispensable, à visiter les territoires que vous tentez d'opposer les uns aux autres, à faire le lien avec les populations que vous voulez assigner à résidence chez eux. Nous les encourageons à tenir bon, à ouvrir leurs fenêtres pour voir défiler devant eux les pelotons que nous voulons et parviendrons à faire défiler pour le bonheur de tous. Nous voulons et désirons être la preuve que vous ne pourrez pas entraver le chemin qui est le nôtre, celui de la liberté, celui de la santé et surtout de la volonté. Pour la dernière fois, nous n'avons pas peur de vous car nous sommes immunisés contre le désespoir… Nous vous défions tout simplement et nous vous souhaitons sans regret la plus rapide agonie possible.

Veuillez recevoir Monsieur, l'expression de notre plus grand mépris.

De Marc FAYET, comédien, auteur dramatique et metteur en scène français